Film de 8 minutes
Ce pourrait être l’histoire du désir d’une grue pour des pierres.
Des pierres posent pour une grue, dont l’œuvre consiste à poser ces pierres : mais où les poser ?
Opération délicate dans la mesure où la charnalité qui se dégage des pierres évoque une sensation de nudité : c’est alors que l’installation devient dynamique, contrariée, puissante ; qu’elle est affaire d’agir et de pâtir ; qu’elle est une expérience, celle peut-être justement d’unerésistance.
Ainsi la nudité encombrante de la pierre soulève la question de leur placement : comment manipuler une nudité ?
Il s’agit peut-être ici d’une tentative de rendre compte de ce moment premier à la fois violent et miraculeusement maladroit du regard (c’est-à-dire un certain « rapport à ») de la grue sur la nudité des pierres ; moment qui sous-tend toujours au « tableau » fini (ou à l’installation installée), et dont la mise en évidence fait ressurgir toute l’énergie de cet instant initial du « tableau vivant » (ou l’installation elle-même).
Le toucher de la nudité dénude, évidemment : fugue de désir.
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